Grosse année, moment de rétrospective, choix difficiles, etc. etc.
Bon, passons aux choses sérieuses – dans cette liste se retrouvent :
7 cinéastes qui ont déjà été dans mes « tops »
4 films québécois
4 documentaires
4 films qui n'ont pas encore pris l'affiche (mais devraient le faire dans les mois à venir)
3 trames sonores produites par des orchestres/ensembles musicaux intégrés dans la diégèse du film
2 femmes dont la robe prend nonchalamment en feu
2 îles sur lesquelles des duos se retrouvent pour développer une relation qui deviendra beaucoup plus
2 Florence Pugh
2 Al Pacino
seulement 1 Tilda Swinton (juste audio en plus !)
0 Adam Driver (très surprenant)
25 – Pain and Glory

Toute cette tendresse et humanité m’a définitivement donné la piqûre Almodovar qu’il me manquait pour explorer son œuvre – chose que je me promet de faire en 2020 (ça et voir tout les James Bond, mais ça n’a rien à voir).
24 – Parasite

Bong Joon-Ho a toujours été le maître des mélanges de tons au sein d’un même film – et parfois d’une même scène. Il met ici ce talent au service d’un récit de lutte des classes qui résonne plus que jamais.
23 – The Irishman

Il est difficile de s’empêcher de lire The Irishman comme un regard de Scorsese sur sa carrière et la place de son cinéma du crime organisé dans la culture populaire. Sauf que le constat qu’il est tire n’est pas nécessaire une célébration, mais plutôt une apologie des dégâts qu’il s’efforce ici de réparer - on peut difficilement considérer sa dernière œuvre comme une glorification de son sujet.
22 – Glass

Le plus grand retournement narratif qu’aura jamais réussi à accomplir M. Night Shyamalan est son retour dans nos cœurs de cinéphiles (trop facile?). Quel objet fascinant et excitant qu’est sa trilogie de « super-héros », qui culmine ici en étant exactement le contraire de ce dont on pouvait s’attendre ET, d’une certaine façon, la conclusion logique de cette drôle d’ambition qu’il s’est fixé avec Split. Où étaient les gens qui célébraient Joker pour son traitement « différent » du genre lorsque Glass a pris l’affiche?
21 – Midsommar

Même si Ari Aster perd un peu de vue ses personnages au profit de l’horreur, la mise en scène et la mythologie des lieux lorsqu’ils débarquent dans le culte suédois, il en arrive ultimement à un propos humain et essentiel auquel je n’ai cessé de revenir tout au long de l’année.
20 – Avant qu’on explose

Une parfaite comédie d’ados qui traite de sujets immatures avec la maturité dont il se doit pour faire passer les bons messages – le tout avec une audace narrative renversante!
19 – L.A. Tea Time

Les comédies québécoises me font rarement rire, mais Sophie Bédard Marcotte a un sens de l’humour si spécifique, juste et légèrement décalé, qu’il vient me chercher à tout coup.
18 – Woman at War

L’enjeu dramatique au coeur de Woman at War est si criant d’actualité qu’il aurait probablement mérité une mention même s’il n’avait pas, en plus, été si réussi et maîtrisé.
17 – Once Upon a Time…. In Hollywood

Éternel subversif, Tarantino nous offre un film qui prend de court en ayant très peu de tension, d’intrigue ou d’enjeu immédiats. Du même coup, il crée un de ses récits les plus humains dans lequel, pour une des rares fois de sa carrière, il met en scène des personnages qui ont envie de passer du temps ensemble.
16 – Uncut Gems

Après être tenu en haleine pendant les 20 premières minutes effrénées de ce récit des frères Safdie, on se dit qu’ils n’arriveront jamais à soutenir ce rythme – ils vont devoir ralentir ou quelqu’un, le public, le film ou Adam Sandler, va s’essoufler et le tout va s’écraser. Lorsque deux heures plus tard, ce n’est qu’en sortant de la salle qu’on reprend notre souffle pour la première fois, on réalise l’accomplissement viscéral et propulsif qu’ont réussit à accomplir les cinéastes et leur vedette. Cette même vedette nous rappelle d’ailleurs, à tout les quelques années, que lorsqu’elle décide qu’elle est bonne – elle est dans les meilleures.
15 – Us

Parle moi de ça une prémisse qui va au bout de son idée avec toute la jouissance ludique que ça entraîne!
14 – Booksmart

Une comédie adolescente instantanément iconique de laquelle, je n’ai aucun doute, nous citerons les gags encore dans les années à venir.
« Who allowed you… to take my breath away? »
13 – Premières armes

Un regard très humanisant sur le monde militaire, mais qui ne nous le vend pas pour autant. On y apporte évidemment nos propres biais, mais je n’ai pas pu m’empêcher de sortir de se film avec l’idée que cet entraînement était un camp de vacances qui se prend trop au sérieux, peuplé d’adultes traités comme des enfants auxquels on ne fait jamais.
12 – Climax

Un film de danse/horreur viscéral qui me donne encore froid dans le dos, presque 1 an et demi après l’avoir vu.
11 – Queen & Slim

Un road-movie dans la tradition de Bonnie & Clyde, Thelma & Louise ou Easy Rider, qui pose un regard marginal sur l’Amérique, celle que l’on connaît et celle que l’on voudrait découvrir.
10 – Midnight Family

Un thriller-documentaire? Oui oui. Des poursuites d’ambulances dans la ville de Mexico, des ententes monétaires en dessous de la table, une famille coincée dans un système pourri et un spectateur qui arrive à peine à comprendre où se situer dans ce dédale moral.
9 – Shadow

Le film d’action de l’année! (Bon, y'a aussi eu un John Wick qui mérite mention, mais était pas aussi constant que ses prédécesseurs.) Les si satisfaisants sont si rares, donc on les apprécie encore plus lorsqu’on y a droit. Intrigue de palais! Esthétique grandiose et léchée! Ombrelles faites de couteaux! Qui lancent des couteaux! Que demander de mieux.
8 – The Lighthouse

Le film de Robert Egger se dévoile rapidement en un casse-tête cauchemardesque avec des morceaux en trop et d’autres qui ont plusieurs fonctions, ou plutôt un labyrinthe, dans lequel toutes les issues semblent mener à un cul-de-sac, qui pourraient aussi être la sortie? Et chaque indice offert vient d’un Willem Dafoe qui postillonne agressivement en t’incitant à boire au lieu d’essayer de résoudre cette pièce de pur rêve aussi jouissif que déconcertant.
7 – The Last Black Man in San Francisco

Si The Lighthouse était un agressif cauchemar humide et ludique, The Last Black Man in San Francisco est un rêve délicat et chaleureux par lequel on se laisse bercer – une des propositions cinématographiques les plus douces et maîtrisées de l’année.
6 – Une colonie

Un coming-of-age constitué de 100 minutes de gros plans sur Émilie Bierre – propriétaire d’un des visages les plus communicateurs de toute la province – tandis qu’elle se questionne sur la personne qu’elle devient/veut devenir – difficile de mettre ça plus bas sur la liste.
5 – Aquarela

J’ai rédigé cette description en sortant du film et je la considère adéquate pour servir de commentaire appréciatif : un essai documentaire sur la suprématie de l'eau, qui donne l'impression d'être bercé dans le plus grandiose des hamacs... au bord d'un gouffre, sur fond de black métal. Excellent.
4 – Kuessipan

Je me souviens avoir été, pendant plusieurs jours après avoir vu le film, enivré par la beauté et le regard de Kuessipan, un récit qui contourne énormément des raccourcis et archétypes que l’on a déjà trop vu dans ces histoires, pour en arriver à une réalité dont on veut beaucoup parler au Québec, mais rarement avec cette grâce et humanité.
3 – Sans frapper

Documentaire dont la forme est la plus simple qui soit – série de talking-heads avec divers invernant.es – mais dont l’approche, la démarche et le fond en font une des plus résonnantes pièces de cinémas de l’année. Des femmes nous racontent le récit d'une agression. Qui est la vrai narratrice ? Est-ce une fiction ? Qui joue, qui témoigne ? On réalise rapidement que ces questions deviennent secondaires aux vrais enjeux, puisqu'on nous parle d'aucune femme et de toutes les femmes à la fois - c'est le récit d'une réalité. Un film évidemment sur la culture du viol, mais qui va tellement plus loin en provoquant une réflexion dans sa démarche, réflexion menée par une cinéaste qui évite de tomber dans le sermon. C’est parfois trop facile à dire, mais aussi exigeant qu’il soit, je pense sincèrement que Sans frapper est une œuvre essentielle.
2- Portrait de la jeune fille en feu

C’est encore frappant à quel point les amours interdits et la passion qui n’existe que dans les regards, les non-dits et le presque-moments peuvent créer des récits aussi explosifs et envoûtants. Et pourtant on ne s’en lasse jamais! Surtout lorsqu’ils sont exécutés avec la main de rêve de Céline Sciamma, qui nous invite sur cette île pour caresser le feu de la passion. Le plus grand crime cinématographique de 2019 aura été de reporter la sortie en salle de Portrait, imposant 4 mois avant une possible réécoute.
1 – Little Women

Que dire de Little Women? Il m’a enchanté dès la première minute et m’a charmé comme aucun film ne l’avait fait depuis longtemps. Sans aucune familiarité avec le récit des sœurs March (en dehors d’un gag récurent dans un épisode de Friends), tout ce talent à l’écran m’a immédiatement donné l’impression d’avoir connu toute ma vie ce monde dans lequel elles habitent, leur univers, passions, amours et peines, comme si je regardais la dernière saison d’une série suivie avidement depuis plusieurs années. Un film sur la sororité, les liens qui nous unissent et la poursuite du bonheur sous toutes ses formes qui réconforte en cette froide saison!
Comments