Ne perdons pas de temps.
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25 – Annihilation
Malgré mes quelques problèmes avec certaines composantes visuelles, ANNIHILATION reste une expérience de science-fiction incroyable qui nous hypnotise et terrifie à parts égales au cours d’une finale qui ne peut laisser personne indifférent. N’oublions pas de mentionner les performances des cinq protagonistes qui se démarquent toutes dans cette exploration surréelle des maladies mentales.
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24 – A Simple Favor
En partie sur cette liste pour t’agacer Ariane, en partie parce que c’était une des expériences les plus ludiques de l’année, A SIMPLE FAVOR s’amusait comme un petit fou avec les codes du thrillers/roman de gare pour offrir à Blake Lively et Anna Kendrick possiblement leurs meilleurs rôles en carrière.
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23 – Skate Kitchen
Un film déambulatoire sur un groupe de jeunes femmes qui font du skateboard, à l’âge où cette exploration de sa personne se fait autant sur le plan intime que public. Ancré dans des séquences de skate tournées avec grande maitrise et une performance centrale d’une nouvelle venue Rachelle Vinberg qui arrive à être méditative et observatrice, sans toutefois laisser sa place et se démarque avec brio dans un groupe de jeunes assez exubérantes.
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22 – The Death of Stalin
Comédie de l’année, THE DEATH OF STALIN mélange de façon surprenante la formule moderne de la comédie plus lousse, qui semble partiellement improvisée, avec le monde rigoureux et sérieux de la fiction historique. De plus, le scénario capture parfaitement ce moment lors d’une partie de jeu de société, où les joueurs s’allient pour détrôner la menace la plus évidente, simplement pour se faire avoir en fin de parcours par une menace qu’ils n’avaient jamais pris en considération.
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21 – If Beale Street Could Talk
Barry Jenkins nous revient avec cette histoire d’amour sur fond d’injustice sociale. Par contre, comme nous avons pu le voir avec MOONLIGHT, il respecte et aime trop ses personnages pour tomber dans le misérabilisme et les laisser malheureux dans un système handicapé d’inégalités sociales. Avec de la musique envoutante, une narration douce, mais ferme et les portraits signatures de Jenkins, IF BEALE STREET COULD TALK est une œuvre profondément humaine par laquelle on se laisse emporter avec plaisir, malgré les moments difficiles - comme une histoire d’amour!
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20 – Mandy
Difficile d’imaginer un film de 2018 qui doit plus à la musique et ses ambiances que MANDY, un récit de vengeance qui carbure au « heavy metal » et aux hallucinogènes. Le film de Panos Cosmatos arrive à distiller Nicolas Cage à ses plus pures composantes pour offrir une performance d’une sincérité brutale. C’est seulement dommage que les scènes d’actions en deuxième moitié soient si peu maitrisées, offrant des séquences sombres et confuses qui nous retirent immédiatement de l’histoire. La finale rattrape toutefois le tir.
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19 – Burning
Aucun film cette année n’a réussi une si discrète transition de genre et de ton que BURNING. On croit savoir ce que l’on écoute pendant 90 minutes pour ensuite arriver à un moment pivot qui soulève le questionnement sur ce que l’on regardait réellement tout ce temps. Par contre, il n’y a rien de soudain, gratuit ou inattendu. Lorsqu’on repense aux indices dissimulés depuis le début, on réalise que le thriller dans lequel on se retrouve était présent tout ce temps.
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18 – Spider-Man: Into the Spider-Verse
J’ai souvent dit que les films d’animations permettaient d’avoir les meilleures séquences de combat, autant au niveau clarté visuelle, géographique et chorégraphique. Il est donc logique que l’animation nous offre un des meilleurs films de super-héros de l’année – avec un style visuel magnifique et un scénario aussi senti qu’il est hilarant et créatif.
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17 – Hereditary
Quoi dire d’HEREDITARY qui n’a pas déjà été dit? La tension est étouffante, les performances angoissantes d’humanité, les retournements nous laissent sans cesse sur le cul et la finale nous marque comme les meilleurs films d’horreurs des dernières années.
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16 – BlackKklansman
Avec BLACKKKLANSMAN, on rit (avec un certain malaise) jusqu’à ce qu’on pleure. Malgré tout le plaisir que Spike Lee prend à jouer avec les codes du blaxploitation, il ne peut s’empêcher de finir sur le coup de poing qui nous ramène inévitablement à la réalité que le récit « historique » que nous regardons est loin d’être sujet du passé.
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15 – You Were Never Really Here
La critique du genre que fait Lynne Ramsay avec YOU WERE NEVER REALLY HERE est d’une incroyable maitrise – à la fois film de revanche/rédemption et remise en question évidente des archétypes de ce sous-genre. En plus de tout cela, Ramsay nous offre un des meilleurs rôles de Joaquin Phoenix, déjà un des grands acteurs dont la filmographie parle d’elle-même.
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14 – Shoplifters
Le retournement émotionnel que nous impose SHOPLIFTERS est une des grandes observations et commentaires sociales de l’année. Analyse de la cellule familiale à travers un récit aux personnages attachants qui jouent sur la ligne de la moralité, ce gagnant de la palme d’or est ludique et réconfortant, malgré son sujet fondamentalement assez sombre.
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13 – The Old Man & The Gun
Aucun long-métrage de 2018 ne m’a étampé un sourire dans le visage pendant deux heures comme THE OLD MAN & THE GUN. Cette performance finale de Robert Redford permet d’apprécier autant les talents de l’acteur aujourd’hui que l’ensemble de sa carrière – le film agissant comme rétrospective sur une vie bien vécue.
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12 – Sorry to Bother You
SORRY TO BOTHER YOU progresse à la fois de façon logique et thématiquement cohérente, mais prend aussi des tournants complètements déjantés qu’il serait impossible de prédire après une centaine de tentatives. La critique/satire sociale de Boots Riley mord avec véhémence dans son sujet tout en étant ludique et propulsive.
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11 – Black Panther
Phénomène culturel incontournable de 2018, BLACK PANTHER avait heureusement la qualité pour soutenir l’engouement et, plusieurs mois plus tard, reste un excellent film d’action/aventure/science-fiction qui nous plonge dans un monde excitant et monte la barre pour l’ensemble des films du genre. En supplément, Michael B. Jordan s’approprie le film avec son antagoniste poignant et humain.
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10 – Mission : Impossible – Fallout
Rien de mieux qu’une bonne dose d’adrénaline pure pour se rappeler que le cinéma est aussi un médium visuel qui peut nous offrir ce qu’aucun autre ne peut. Avec des séquences à couper le souffle et un scénario des plus excitants, je ne sais pas ce qui est plus incroyable, que cette franchise soit d’aussi bonne qualité après 6 films ou tout ce que Tom Cruise accompli dans ces films.
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9 – Claire l’hiver
CLAIRE L’HIVER est un objet unique dans le paysage cinématographique québécois (et j’irais même plus loin, le paysage cinématographique tout court) qui mérite toute notre attention. Un jeu avec la forme permet au film d’être aussi ludique qu’il est résonnant, et soulève des angoisses de vies, mais offre tant d’espoir et de beauté en retour!
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8 – Roma
Avec une liste qui inclut BLACK PANTHER et MISSION : IMPOSSIBLE, il est étonnant de déclarer que ROMA est le plus immense film de l’année. Non seulement apprend-t-on à découvrir une femme d’une dignité et résilience super-héroïque en la Cleo de Yalitza Aparicio, mais pendant un peu plus de deux heures, on explore un Mexique d’époque riche à craquer de vie, de détails et d’expériences qui rendent chaque plan mémorable.
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7 – Revenge
Aussi viscéral que stylisé, REVENGE s’approprie le sous-genre du « rape-revenge » pour faire un film d’une intelligence et d’une maîtrise qui fait douter que ce soit réellement le premier film de sa réalisatrice. Je vais briser ma règle de ne pas utiliser d’anglais dans mes textes pour dire que ce film est purement et simplement fucking badass.
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6 – Les faux tatouages
Ce qui se passe avec LES FAUX TATOUAGES, c’est tout simple : on tombe en amour. Malgré ce désir explicite de se distancer des films romantiques traditionnels (ce qu’il arrive à faire), le scénario est empreint d’une telle empathie et affection pour ces deux individus qu’il arrive à toucher cette même corde émotive que les romances font généralement titiller. Ainsi, malgré l’ardeur et une fin douce-amère, on ressort de l’expérience le cœur gros et le sourire au coin des lèvres.
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5 – Suspiria
Une année Luca Guadagnino me réconforte, me réchauffe le cœur, m’emmène en vacances et me faire sentir mieux que personne d’autres et l’année d’après il me fait tortiller sur mon siège pendant 150 minutes et m’empêche de dormir… Wow.
En plus d’être un film d’horreur hors-pair, SUSPIRIA (2018) se déroule sur fond de fresque historique et psychologique qui offre tant à mâchouiller et réfléchir. Il faut par contre se remettre d’abord de l’expérience viscérale qu’est l’écoute du film.
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4 – Phantom Thread
« What the hell is it about? Are you a special agent sent here to ruin my evening and possibly my entire life? »
PHANTOM THREAD s’est cimenté comme étant l’un des scénarios les plus mémorables et hilarants de l’année (seulement éclipsé par le prochain film sur la liste), tout en étant à la fois nuancé et frappant. Daniel Day Lewis offre une performance remarquable (cela va sans dire), mais le plus remarquable, ce sont les deux actrices – Vicky Krieps et Lesley Manville – avec qui il partage chaque scène et qui lui tiennent tête, l’égalisent et le dominent.
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3 – The Favourite
La caméra loufoque de Yorgos Lanthimos ne fait qu’augmenter un scénario où se mélangent ligne mémorables, costumes incroyables, performances théâtrales et moments de profonde douleur humaine. N’ayant jamais été grand adepte des drames costumés d’époque, c’est à ma plus grande surprise que THE FAVOURITE soit aussi distrayant et plein d’énergie, s’éloignant des autres films du cinéastes tout en gardant sa touche très distincte.
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2 – La disparition des lucioles
Aucun film n’est arrivé à mélanger avec autant de grâce mélancolie et humour que ce portrait à la fois des régions et d’une de ses habitantes dans un Québec qui oublie plus facilement qu’on le voudrait. La caméra de Sébastien Pilote ne peut que capter un regard amoureux de cette ville qu’il n’arrive pourtant pas à célébrer pleinement. La performance de Karelle Tremblay arrive avec un naturel fou à mélanger la spontanéité, énergie et fureur d’une adolescente avec le profond mal-être que ressent clairement cette âme endurcie et vieilli par les épreuves.
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1 – Eight Grade
À la minute où je suis rentré de mon visionnement de EIGHT GRADE, j’ai, à peine cohérent et surexcité, raconté en détail pratiquement toutes les scènes du film à la première personne qui a eu le malheur de croiser mon chemin. Chaque scène est iconique et nous fait vibrer de malaise et d’amour, chaque moment regorge d’empathie, chaque mimique, réaction, et regard d’Elsie Fisher nous replonge en adolescence, pour le meilleur et pour le pire au cours de ce récit sur la vie dans le monde contemporain auquel il est impossible de ne pas s’identifier.
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